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Critique : Powers, la série de super-héros pas comme les autres

Après une première saison de bonne facture, la série Powers est de retour sur nos petits écrans. L’occasion de se replonger dans un monde déchiré entre super-héros en mal de reconnaissance, super-vilains désireux de plonger la planète dans le chaos, forces de police super-impuissantes et paparazzis super-déchaînés. La routine quoi…

Adaptation des comic books éponymes, créés par Michael Avon Oeming et Brian Michael Bendis dont il reprend les codes, Powers transporte le spectateur dans un univers assez singulier. La série dépeint en effet un monde étonnamment coloré et pop, où les super-héros et les super-pouvoirs sont des phénomènes complètement banalisés. Ainsi, s’il n’est pas rare d’apercevoir un homme en collants traverser à toute vitesse le ciel, il n’est pas plus surprenant de voir ces surhumains à la télévision, en produits dérivés, sur des panneaux publicitaires ou encore dans des tabloïds. Un mélange déroutant de fantastique et de réalité qui offre un cadre parfait aux critiques de la société actuelle faites par la série.

Le décor est planté et on suit les aventures de l’inspecteur de police Christian Walker (Sharlto Copley). Aidé de sa coéquipière Deena Pilgrim (Susan Heyward), cet ancien puissant ayant perdu ses pouvoirs et regrettant sa gloire passée devra enquêter sur différentes affaires impliquant des phénomènes surnaturels. Si la première saison souffrait d’un manque d’ambition évident qui se manifestait via une intrigue assez basique, laissant peu de place à la surprise, il en va tout autrement pour cette nouvelle saison qui a pris une autre dimension. Les épisodes s’enchaînent et l’histoire devient en effet de plus en plus prenante. Il faut dire que le suspense et l’agencement des différents événements et rebondissements est bien mieux géré, offrant une intrigue mieux ficelé qui arrive à tenir le téléspectateur en haleine.

Loin de n’être qu’une simple histoire de super-héros, Powers fournit une véritable critique de la société moderne. En effet, à travers les super-héros en quête de célébrité, les paparazzis prêts à tout pour dénicher le dernier scandale et les agences de marketing qui ne reculent devant rien pour vendre des produits dérivés de héros et s’enrichir, il est aisé d’y voir une allégorie tranchante de la génération actuelle. Plus mature dans son approche des super-pouvoirs que bon nombre d’autres séries, Powers tente également de questionner nos croyances sur les super-héros. Un postulat renforcé par la volonté de la série de ne pas s’encombrer d’étiquettes inutiles. Ainsi, il n’y a ni de véritables gentils, ni de véritables méchants ; il n’y a qu’une succession de décisions – tantôt bonnes, tantôt mauvaises – qui mènent à des événements – tantôt bénéfiques, tantôt nuisibles – pour la société.

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Les super-héros plus humains que jamais

Si Powers arrive à convaincre de par son intrigue prenante – surtout lors de la deuxième saison – et de par son univers original, la série déçoit cependant sur certains autres points : à commencer par des effets spéciaux risibles, donnant par moment à Powers l’aspect d’une production low cost. Les plans de caméra ne sont pas toujours bien choisis alors que la mise en scène, couplée à des décors et des costumes à la limite du kitch, donne l’image d’une série rétro qui aurait sûrement fait un carton il y a plusieurs décennies, mais qui aujourd’hui peine à convaincre. En outre, les confrontations entre super-héros, censées être la quintessence de ce genre d’œuvres, déçoivent de par leur grossièreté et leur manque d’imagination. C’est bien dommage…

L’aspect kitch susmentionné est par ailleurs renforcé par un jeu d’acteur pas toujours crédible. Heureusement, celui-ci s’améliore au fil des épisodes et – surtout – des saisons et on se retrouve in fine avec un casting honnête. On appréciera cependant la discrépance des différents protagonistes dont la psychologie et les motivations divergent. Des nouveaux talents à la recherche de célébrité aux anciennes légendes fatiguées, prêts à laisser la relève aux jeunes, en passant par d’anciennes gloires déchues, Powers dépeint tout un éventail de héros plus différents les uns que les autres mais dont les destinées s’entremêlent et s’entrechoquent.

“Des nouveaux talents à la recherche de célébrité aux anciennes légendes fatiguées, prêts à laisser la relève aux jeunes, en passant par d’anciennes gloires déchues, Powers dépeint tout un éventail de héros plus différents les uns que les autres mais dont les destinées s’entremêlent et s’entrechoquent.”

Avec son intrigue prenante – surtout lors de la deuxième saison – et son univers original, Powers aurait bénéficié de tous les atouts pour plaire aux aficionados de super-héros. Malheureusement, la série souffre d’un manque d’envergure et de budget qui la contraint à des effets spéciaux risibles et une mise en scène pas toujours réussie. Au final, Powers est une œuvre bourrée de bonnes idées et intentions, qui ne sont pas toujours exploitées de manière optimale. La série saura cependant contenter les fans du genre qui y trouveront une bonne alternative aux productions actuelles.

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Note : cette critique concerne la première saison de Powers ainsi que les quatre premiers épisodes de la deuxième saison.

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